Une heure et demie de film. Un film tout naturel, sans superflu, où le réalisateur a restitué la place au silence. Un silence que l'on a  tendance à éluder aujourd'hui, et pas qu'au cinéma.

 On ne s'épanche pas sur la pauvreté (financière) de cette famille bien que présente en fond de l'histoire parce que ce n'est pas le  sujet central.

 Il n'y a pas d'action, pas de péripéties, et pourtant on ne s'ennui pas. On partage un instant de leur vie. Les premiers liens, les  premières transmission entre Victor et son père biologique (qui se découvrent en musique), sans catastrophe, ni féérie. Du naturel.  Du côté de Nadia (la mère), il y a surement de la culpabilité et de la crainte de devoir laisser son enfant seul. Victor est un jeune  adolescent devenu autonome. Il se confronte à d'importants choix, sans arriver encore à prendre de décision. Et une multitude  d'autres petites thématiques qui restituent une histoire cohérente.

 Il suffit d'accepter de se laisse entrainer dans cette histoire qui n'est pas extraordinaire mais rendue captivante par sa réalisation et  ses acteurs(rices). Tout est évoqué avec subtilité.

 Chaque personnage est mis en valeur, sculpté. Chacun a sa place et prend l'espace qui lui revient, y compris le silence. J'y ait  trouvé une qualité d'interprétation et de justesse qui vaut à elle seule le déplacement.

 La fin laisse à tous la liberté de choisir la sienne. Une liberté que l'on retrouve le long du film, notamment par des relations indéfinies  (entre Victor et sa voisine ou avec son père qu'il vouvoie). J'ai choisi de voir du positif dans ce  film.