• Mon Charlie

    Mon Charlie,
    Transpercés de larmes. Un jour, nous serons soulagés de la peine.
    C'est avec tristesse que j'écris. Nous pensons aux pertes qui, j'espère, resteront inutiles. On se lève derrière toi. C'est pas avec des kalachnikov qu'on ripostera, mais tu peux être sure qu'on sera à la mesure. J'aime écrire et il est impensable que l'on puisse nous dicter une manière de penser, de représenter, de caricaturer, de parler. Il était temps de se rassembler.

    Ils sont morts. Maintenant, le ciel est à vous. Nous attendrons au coin d'un ciel nuageux un trait d'humour bien à vous. Le ciel est Charlie. Intouchables vous devenez. Nos combats ne connaitront pas de fin. On se relèvera à la force de l'espoir, inlassablement.

    On partageait une petite partie de votre vie. Au plaisir de continuer à vous entendre, à vous lire, de votre présence rassurante, de votre assistance technique, ... .

    Le temps se lasse de nos guerres. Lavons nos plaies.

    Ne pas laisser tomber ces jeunes, perdus, qui se travestissent. On les a regardé se pendre. Que faut-il pour s'en préoccuper?

    Avant, pendant, après la douleur il faut encore traverser les tranchées. Etre sure d'être entendu. Ceux qui sont tombés n'ont pas été compris. La ligne adverse a tiré, adorant sa lune, aveuglée par sa propre étoile. Ils ont oublié qu'ainsi ils se parjuraient, qu'avant d'être croyants ils sont humains. De leur mémoire furent effacées la tolérance et le dialogue. Où puisez-vous cette rage qui vous aveugle? qui étrangle l'humanité ? Mais de quelle croisade!? Que faut-il pour vouloir mourir en martyres? Vous écrasez votre propre Pays, sous le joug d'une pilule qui cache la folie. Ailleurs aussi la terre fermente les restes de ce qui a pu être autrefois humain. Vous reposez sur ces charbons rosés, morceaux éparpillés par le souffle des armes. Vous vivez à travers la bouche de ceux qui vous pleurent.

    Si ils savaient les djihadistes la beauté d'un combat libre, pas la destruction de la guerre. Les combats pour nos idéaux ne cesseront jamais, seules les guerres pourront se tarir. Unité (inter)nationale & Communion jusqu'à fusionner dans un sursaut démocratique.

    Je ne veux pas oublier. C'est le moment pour les vivants, les survivants, les futurs, de se soutenir et de marcher vers l'avant.

    Je ne vous laisserais pas m'enlever la joie, les convictions, l'écriture. La bataille vous était déjà perdu lorsqu'a retenti le fier son de votre tocsin.

    Frédéric Boisseau (42 ans) ; Franck Brinsolaro, (49 ans) ; Jean Cabut (76 ans) ; Elsa Cayat (54 ans) ; Stéphane Charbonnier (47 ans) ; Philippe Honoré (73 ans) ; Bernard Maris (68 ans) ; Ahmed Merabet (40 ans) ; Mustapha Ourrad (60 ans) ; Michel Renaud (69 ans) ; Bernard Verhlac, dit Tignous (57 ans) ; Georges Wolinski (80 ans).

    &

    Clarissa Jean-Philippe, (26 ans) ; Philippe Braham (45 ans) ; Yohan Cohen (20 ans) ; Yohav Hattab (22 ans) et François-Michel Saada (63 ans).


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